"La sécurité de tous est en jeu"

Contre-projet sur le secret professionnel en prison

Suite au refus par le Grand Conseil genevois de l’initiative des médecins visant à garantir le secret médical en milieu carcéral, notre association salue la réflexion et le travail en cours par rapport au secret professionnel et tout ce qui permet de garantir la sécurité de tous.

Nous nous réjouissons de l’élaboration d’un contre-projet qui donne une chance de pouvoir ajuster la loi actuelle et répondre aux réels besoins des professionnels sur le terrain qui veillent à la protection de tous, autant soucieux de la protection de la société, de ceux qui travaillent en prison et de ceux qui y sont détenus.

Et ce d’autant plus que les premières observations du terrain nous font remonter un climat de suspicion généralisé et délétère qui entrave le travail des professionnels. La loi actuelle manque sa cible: tout le monde a pris ces mesures pour soi. Beaucoup de détenus se méfient et se taisent. L’intérêt de tous est en jeu : cette situation empêche nos collègues de travailler correctement, ce qui se répercutera sur la sécurité de tous.

Nous ne remettons nullement en cause la nécessité d’avoir une loi claire et précise qui permette de tenter de prévenir des événements criminels source de malheur et de douleur. Mais il est utile de remettre l’église au milieu du village : le psychologue-psychothérapeute est toujours confronté à la pesée des intérêts. C’est son quotidien. Les professionnels n’ont jamais hésité à avertir, à signaler ce qui devait l’être. Le système tel qu’il existait le permettait déjà via la levée du secret professionnel.

Nous sommes conscients qu’il est important de garantir des conditions de sécurité pour tous, y compris pour le personnel en milieu carcéral et nos membres. Pour cela, la loi est nécessaire. Mais nous sommes aussi conscients que le secret professionnel est notre outil de travail et qu’il garantit de réelles chances de thérapie pour les patients détenus et, par-là, limite les risques pour la société. C’est de l’intérêt de tous !

Nous réjouissons de pouvoir participer à la réflexion et au travail sur un contre-projet qui tienne compte de ces éléments.

Esther Hartmann, Secrétaire générale de l'AGPsy